Rupture de coiffe et conflit sous-acrimal

Quelles sont les techniques chirurgicales ?

Le type d’intervention dépend de la taille, de la forme et de l’emplacement de la lésion visualisée sur les examens complémentaires (en particulier arthro-scanner ou arthro-IRM).

L’arthroscopie d’épaule. La plupart des ruptures de coiffe peuvent être réparées par Arthroscopie, à l’aide d’une caméra (de la taille d’un crayon) et d’instruments introduits dans l’articulation par de courtes incisions (3 à 4 incisions de 1 cm environ).

Une déchirure partielle requiert simplement un geste de régularisation (ou lissage) appelé «débridement».

Une rupture transfixiante est réparée par des points de suture permettant une réinsertion directe sur l’os (au niveau du tubercule majeur de la tête de l’humérus). Cette « réinsertion trans-osseuse » est réalisée à l’aide d’ancres (= attaches) résorbables ou métalliques (en Titane) introduites dans le tubercule majeur, sur lesquelles sont reliés des fils de suture passés dans les tendons. Cette réparation permet, dans la plupart des cas, de rendre l’étanchéité articulaire.


La réparation de coiffe est associée à une « Acromioplastie » : le bec osseux acromial pouvant être à l’origine de la rupture est retiré à l’aide d’une fraise, afin de restaurer l’espace sous-acromial.

D’autres gestes peuvent également être réalisés en fonction des autres pathologies associées :

– En cas de tendinopathie du long biceps : « ténotomie » (= section du tendon) avec ou sans « ténodèse » (= refixation osseuse du tendon)

– En cas d’arthrose de la clavicule au niveau de son articulation avec l’omoplate (articulation acromio-claviculaire) : résection acromio-claviculaire à la fraise (le cartilage pathologique de la clavicule est retiré)

 

Dans certains cas de ruptures larges voire irréparables, la réparation par Arthroscopie n’est pas possible. D’autres options chirurgicales sont alors possibles :

Réparation « à ciel ouvert », par une longue incision sur le sommet de l’épaule. Les mêmes gestes peuvent être pratiqués.

Couverture par lambeau d’une rupture irréparable : la rupture est recouverte en utilisant le transfert d’un autre tendon (celui du grand dorsal par exemple) ou d’une partie d’un autre muscle (du deltoïde).

Débridement articulaire sous Arthroscopie (=nettoyage articulaire) et ténotomie du long Biceps, sans réparation de coiffe. Après 65 ans, lorsque la coiffe n’est pas réparable, ces simples gestes arthroscopiques permettent de réduire significativement les douleurs en améliorant la fonction de l’épaule. La force musculaire n’est pas forcément totalement récupérée, mais le fait de retrouver une épaule indolore pendant quelques années permet de repousser l’échéance de la pose d’une prothèse.

Prothèse totale inversée d’épaule : en cas d’arthrose excentrée associée à une rupture massive (« Cuff Tear Arthropathy »), il peut être nécessaire d’envisager d’emblée le remplacement de l’articulation par une prothèse (voir rubrique « Prothèses d’épaule »), en particulier après 65 ans.